La littérature théologique byzantine comporte d’importantes traces de problèmes philosophiques remontant à la plus haute Antiquité, probables résurgences d’un fond de culture savante devenu, dans l’Antiquité tardive, commun au christianisme et au paganisme. On ne décèle souvent qu’avec peine l’origine parfois technique des questions philosophiques initiales. Tel pourrait être le cas d’une affirmation de Maxime le Confesseur, moine spéculatif du septième siècle byzantin, introduisant une interprétation symbolique du récit évangélique de la Transfiguration discuté dans le livre des Ambigua. Nous sommes ici très loin d’une lecture littérale du texte biblique et nous serions sans doute autorisés à parler de lecture typologique dans la mesure où les Moïse et Élie du texte évangélique, apparus au côté du Christ transfiguré, représentent en type la nature et le temps tandis que le Christ, en tant que Verbe incarné, y apparaît comme le Démiurge. La Transfiguration du Christ donnerait ainsi à voir l’icône de l’acte créateur qui transcende lieu et temps et qui en un sens se produit dans un kairos constant.