Nos recherches et notre contribution se sont engagées sur un point assez énigmatique de la pensée de Syméon le Nouveau Théologien : son rapport en général à la paideia grecque et à la philosophie platonicienne en particulier dont est culturellement et naturellement imprégnée Byzance plus que ne l’a jamais été le Moyen âge latin. Pourquoi donc s’arrêter sur la formation intellectuelle de Syméon et sur son rapport à la philosophie ? Il y a à cela plusieurs raisons mais en voici, probablement, la principale. Une lecture un peu attentive des œuvres de Syméon montre qu’il fait abondamment usage de schèmes de pensée issus du platonisme de l’Antiquité tardive sans jamais les référer à leurs sources mais en les habillant systématiquement par des motifs bibliques . Il est d’ailleurs difficile de déterminer si cet usage est volontaire ou s’il se situe dans la lente émergence de ce qu’on appellera quelques décennies plus tard un renouveau platonicien . Syméon aurait alors bénéficié dans ses études du cadre de cet intérêt naissant et croissant à Byzance pour le platonisme. A la différence de Syméon, Nicétas Stéthatos à qui nous devons le récit hagiographique sur Saint Syméon est lui contemporain de ce que d’aucun ont appelé ‘le gouvernement des philosophes ’ où la philosophie atteint alors l’apogée de ses lettres de noblesses. Comprendre les raisons de cette proximité de l’œuvre de Syméon avec les grands thèmes qui court dans la littérature philosophique de l’Antiquité tardive a guidé notre recherche. Il devait provenir de quelque part, mais d’où ? S’agissait-il d’une simple imprégnation culturelle ou d’un choix volontaire, ou peut-être un peu des deux. Répondre dans le détail à ces questions entrainerait au-delà du cadre imparti pour cette contribution. Nous examinerons un échantillon d’une enquête beaucoup plus approfondie qui viendra, nous l’espérons, à son heure. Ce travail d’exploration prend appui sur deux sources principales, la Vie de notre père parmi les Saints, Syméon le Nouveau Théologien de Nicétas Stéthatos et les œuvres de Syméon lui-même.