2022 03 02 Tribune La Croix // Université GIEC Le premier volet du 6 ème rapport du GIEC, paru en août 2021, portait sur une synthèse des éléments scientifiques relatifs au changement climatique (3949 pages). Le deuxième volet, paru le 28 février 2022, traite de ses impacts sur les sociétés humaines (3675 pages). Le troisième volet, qui paraîtra en avril 2022, portera sur les moyens d'atténuation du dérèglement en cours. Chacun des volumes réalise la synthèse d'une dizaine de milliers d'articles, écrits chacun en moyenne par une dizaine de chercheurs. Ce sont ainsi les travaux d'environ 100 000 universitaires qui se trouvent cités, compilés, synthétisés au sein de ce dernier rapport. La qualité et l'ampleur du travail réalisé sont saisissantes. Ce travail de compréhension du fonctionnement du système Terre, comme des sociétés humaines qu'il accueille, c'est celui de chercheurs issus de toutes les universités à travers le monde. Pourtant, il convient de noter ce fait à peine croyable : ces savoirs qui concernent directement le devenir de la vie humaine en société sont peu transmis en cours aux étudiants-exception faite de formations scientifiques spécialisées. Pourtant, si tous les citoyens ne sont pas climatologues ou biologistes, tous, en revanche, habitent sur notre Terre et méritent d'être éclairés sur leur propre sort, sur leur propre avenir et sur leur propre pouvoir d'action. Les universités, institutions productrices des savoirs scientifiques, ne doivent-elles pas s'engager davantage dans ce sens et favoriser la formation des consciences, le goût et la mobilisation pour la sobriété, ainsi que l'émergence d'un esprit d'innovation qui permette la mutation nécessaire ? La lecture de ce rapport du GIEC montre qu'il s'agit en effet pas moins que d'assurer la sécurité alimentaire mondiale, le fonctionnement de nos systèmes de soin, d'éducation et de justice, comme de l'ensemble de nos institutions démocratiques.